Une couleur originellement «sattvique »peut perdre une partie de ses vertus positives lorsque celle-ci est mariée à une teinte de type Tamas comme le beige, brun ou gris. Un blanc mêlé de gris satiné donnera un gris perlé : une teinte Tamas qui, loin d’inspirer la clarté du blanc, induit le doute et les remises en question.
Mélangée à une pointe de tons Rajas, une couleur « sattvique » gagne en puissance concrète, dirigée vers l’action et la communication. Du blanc cassé d’une pointe de jaune combine la simplicité du blanc au dynamisme et la jovialité qu’inspirent les jaune, safran et ocre lumineux. Les ombres qui apparaîtront sur le mur (les ombres appartiennent à Tamas) ne seront dès lors plus grises mais légèrement jaunes et « rajasiques ». Ce simple détail changera la luminosité entière d’une pièce aussi vitale que la Bouche du Purusha…
Les nuances satinées et brillantes élèvent le Prâna « sattvique » de la couleur, tandis que les effets mats en alourdissent le flux vibratoire. Ainsi, toutes les peintures laquées, les vernis, les surfaces lisses et lustrées vivifient la circulation du Prâna.
Les éclairages élevant (en appliques murales ou halogènes sur pieds) dirigés vers le plafond renforcent l’effet « sattvique » d’une pièce qu’elle que soit sa décoration initiale. La lumière renvoyée indirectement par le plafond (qui présente toutes les qualités « sattviques » peint en blanc ou en ton très pastel) crée une sensation d’espace et de liberté face à la matière. Tout excès nuit à la paix intérieure dans la maison. Ainsi, trop de Sattva aura tendance à déconnecter des réalités matérielles, à exalter le mental et la réflexion éventuellement coupés du cœur… Tels des intérieurs minimalistes déclinés de blancs purs, à la décoration sobre et dont la chaleur humaine (Rajas) manque à l’esthétique froide et conceptuelle. Un hall d’entrée blanc satiné, par exemple, éclairé par un halogène puissant, décoré par un bouquet de lys blancs déposé sur une petite table minimaliste et de rideaux coquille d’œuf, accumulent trop de Sattva : il en résulte pour les habitants un sentiment de solitude, un isolement intérieur certes, mais aussi social.
Préférez le mariage délicat d’une dominante Sattva avec quelques touches de décoration Rajas. Prenons ce même hall d’entrée, cette fois, moucheté de patines vert tilleul et jaune pastel. Éclairé en douceur par deux appliques murales et agrémenté d’un bouquet multicolore de fleurs jaunes et orangé (déposé sur une nappe au tissu moiré), son Prâna global sera sans aucun doute plus harmonieux.