Les dettes karmiques du terrain
Le maître d’oeuvre, le Sthapati, commence par analyser l’histoire du terrain, ses « dettes karmiques » (ou Vyaya) dans le cas où des événements dramatiques s’y seraient déroulés : tels des affrontements guerriers ou des meurtres, par exemple. Car la terre absorbe et enregistre la mémoire des lieux tel un film imperceptible. La psychologie moderne fait état de cette mémoire familiale au travers de la psycho-généalogie et nous sommes nombreux à penser que l’inconscient peut, de façon similaire, « lire » dans les failles temporelles que laisse une bâtisse peuplée d’histoires. Les événements laissent toujours dans l’environnement une signature invisible…
En achetant un terrain, une habitation, renseignez-vous sur la vie des occupants précédents et des familles éventuelles qui s’y sont succédé. Purifier le Prâna est sans doute la première tâche à accomplir… En rénovant, en abattant des murs et en ouvrant des baies lumineuses, on modifie le souffle vital du lieu. Le Prâna passant par les fenêtres et les ouvertures, la maison peut reprendre un nouveau souffle, respirer et renaître progressivement à elle-même.
Le Vastu donne également de multiples conseils quant à la pureté énergétique du lieu (notamment l’usage de plantes aromatiques, de basilic, d’huiles essentielles, d’encens) qui en nettoient les résidus potentiellement négatifs du passé…
L'orientation et l'environnement
Le mieux est de trouver un lieu doté d’un Prâna paisible et équilibré : c’est-à-dire un terrain arrosé par les énergies les plus hautes, les plus fines. Un terrain idéal reçoit un Prâna « sattvique » nourri des énergies ascendantes du soleil levant et distribue ensuite celles-ci dans la maison. Un site plat dégagé du côté nord-est, nord et est accueillera sans obstacle ce délicat Prâna. Mais, souvent, le terrain présente un relief fait de déclivités, de vallons. Une déclivité accélérera la circulation du Prâna dans une direction.
Ainsi, un bon terrain « sattvique » sera celui dont le relief renforce l’apport du Prâna Sattva. Une déclivité à l’est (accueil maximal de Sattva) et une élévation à l’ouest (fermeture optimale à Tamas) accueillent à bras ouverts la vie pétillante drainée par le soleil levant. Une déclivité au nord-est et une élévation au sud-ouest (ou respectivement aux nord et sud) sont également vivifiantes pour la maison.
Sur un terrain plat, vous pouvez planter des arbres touffus ou une haie faisant obstacles au flux Tamas aux sud, ouest et sud-ouest. Parfois un arbre ou des immeubles alentour effilent des ombres sur un terrain. Lorsque celles-ci couvrent de gris une direction sattvique », elles freinent l’arrivée du Prâna Sattva. Une haute haie d’un voisin, trop d’arbres ou l’ombre d’un bâtiment imposant auront donc pour effet de couper le lien naturel d’avec la source énergétique précieuse de Sattva. Quelques solutions : élaguer, éclaircir l’espace, en élever le Prâna à l’aide de fleurs et plantes aromatiques.
L'espace
Vivre dans des espaces trop confinés restreint notre équilibre et épuise nos ressources spirituelles. Voire nous étouffe littéralement. Un être évolué dans la création, c’est-à-dire spirituellement élevé (l’humain est censé l’être comparativement à un insecte, par exemple) devrait vivre dans une maison à la mesure de son être subtil : spacieuse, claire, aérée.
Dans les appartements modernes souvent trop confinés (plafonds bas, espace vital minimum), il est souhaitable de ménager des espaces libres au cœur de chaque pièce et de dégager les fenêtres pour accueillir un maximum de Prâna.
Ainsi, faute de dimensions suffisantes, éclairons abondamment les pièces où l’on séjourne de longues périodes durant (éclairage vers le plafond). De même, il convient d’aérer celles-ci régulièrement et d’y renouveler le Prâna aussi souvent que possible, notamment par un ionisateur d’air et grâce à la diffusion d’huiles essentielles naturelles. Disposer des photos, des tableaux de paysages vastes continue de nous créer un horizon étendu à l’infini…
Source : Vastu, la psycho-décoration inspirée de l’Inde, Alexandra Viragh
