La disposition symbolique des membres de la famille autour de la table ronde et vis à vis des “Huits Trigrammes” (Bagua) du Yijing procède d’une très ancienne tradition chinoise plongeant ses racines dans les sources mêmes de l’humanité. Lorsqu’il s’agit d’assurer sa sécurité donc de protéger son intégrité et d’assurer la pérennité de sa descendance, de la famille et, par extension, de l’espèce, l’être humain réagit d’une manière intuitive plus ou moins consciente. Le rôle de l’éducation moderne consiste à dissimuler et à restreindre ces réactions intuitives, presque viscérales, au profit d’une ritualisation qui, peu à peu, perd sa signification.
Le fait de disposer d’un foyer et de pouvoir le protéger demeure donc une constante humaine jamais démentie. L’être humain dans son habitat, bien qu’il s’en défende ou refuse ce fait, agit et réagit comme ses lointains ancêtres.
Lorsque l’agencement des lieux est en contradiction avec ce fait, cela peut être ressenti comme une agression permanente ou, pire, comme une impuissance à réagir. Dans une certaine mesure, la notion de rituel permettait d’apporter une solution relative à ce conflit permanent. Ce rituel ayant tendance à disparaître tant en Chine qu’en Occident, le problème n’en demeure pas moins posé. Il en résulte parfois, une sorte de vide qui est loin d’être satisfaisant et qui agit quelque peu comme un membre fantôme qui aurait été amputé et dans lequel on continue à percevoir des douleurs.
Il est possible de nier ce fait et de se précipiter sur des anti-dépresseurs ou de commencer une longue analyse chez un psy. Mais il est plus efficace de tout simplement l’admettre et d’en tirer des conséquences pratiques dictées par le bon sens et la tradition.
Source : Le lite du dragon (Georges Charles), Image d’entête de pngtree.com