Mots clés
Akasha tattva, le losange (un carré taillé tel un diamant et étiré vers le haut), la tête, l’ouïe, le centre, énergie de Brahmâ

L’Éther (akasha en sanskrit) est le premier élément, d’une pureté aussi subtile qu’aérienne. Il est l’élément à l’origine des quatre autres car il produit l’espace nécessaire à leur existence : il creuse le monde d’un vide fondamental et y crée la vacuité qui peut tout accueillir et d’où tout peut jaillir. Tel un trou à l’intérieur du temps, l’Éther fait de la place pour recevoir les créations de Ia vie. Il est le pendant indien du « Shin » de la kabbale ou du « Chi » l’énergie originelle pour les Chinois.
Telle la transparence d’un diamant, il ne possède que l’infime touche de matérialité nécessaire pour se loger dans notre atmosphère autour de la terre. L’Éther émane du souffle insondable des dieux : il naît de l’expiration de Brahmâ, en droite ligne des hautes sphères célestes. Sa nature divine est un don offert aux hommes déposant ses semences spirituelles dans notre monde. La présence de l’Éther dans l’atmosphère que nous respirons dépasse de loin le rôle physique d’oxygénation qu’accomplit à merveille l’Air : à chaque inspiration il éveille l’être spirituel en nous. Sans lui, nous serions tout simplement inconscients de notre divinité intérieure.
Grâce à son ouverture sur l’immensité céleste, l’Espace est le véhicule privilégié du son : correspond donc au sens de l’ouïe.
Dans la maison, l’Éther correspond au carré central, appelé « Espace de Brahmâ ».
En Vastu, les plus grandes grâces accompagnent le centre de la maison. C’est l’atrium, cour intérieure des maisons romaines patriciennes ; c’est le jardin au cœur des riads marocains, le patio des cloîtres chrétiens, les puits de lumière au centre des maisons de style Art Nouveau ou des yourtes mongoles, pour ne citer que quelques exemples. De vastes ouvertures lumineuses et des espaces larges au centre de l’habitation donnent leur place à l’Éther et à la spiritualité dans la vie quotidienne : fenêtres, lucarnes, puits de lumière, cour intérieure, patio, grande pièce centrale dégagée de tout objet lourd… L’Éther s’insinue par le faîte du toit ou zénith, le centre névralgique qui puise sa source haut dans le ciel.

L’Éther dans la maison
L’ouïe est celui des cinq sens le plus immatériel, spirituel comme l’art de la musique. Maîtriser les sons harmonieux produits dans la maison témoigne d’une richesse spirituelle. L’ensemble des matériaux de l’habitation élève l’Éther lorsqu’il permet à l’harmonie d’exister : les sons étouffés par des matières élastiques, isolantes et appellent au calme et au silence. Les bols émettant des vibrations, les surfaces creuses, les matières parfaitement transparentes, translucides ou invisibles renvoient à l’Éther.
Pour y augmenter la présence de l’éther, maîtrisez les sons produits dans la maison : évitez les carrelages bruyants et à la sonorité froide. Mais aussi les planchers craquants et les portes grinçantes. Disposez des tapis ou des tapisseries murales, des tissus, coussins ou plaids aux facultés d’absorption sonore. Pensez, en achetant de la vaisselle, qu’elle produise un son doux en s’entrechoquant avec les couverts… pour des repas harmonieux. Laissons s’infiltrer le clapotis d’une fontaine d’intérieur dont la fréquence sonore harmonieuse affine l’ouïe et remplit l’atmosphère d’ions négatifs, source de Sattva.