Le Biofeedback
Désigne l’information reçue en réponse à un comportement.
En simplifiant, on pourrait dire que nous agissons de deux façons :
• en évitant ce qui est douloureux
• et en recherchant ce qui est plaisant.
La « douleur » et le « plaisir » sont des feed-back. Un enfant qui se brûle apprend grâce au feed-back « douleur » que jouer avec des allumettes peut être dangereux.
Son comportement est modifié par les « renforcements positifs » que constituent les feed-back agréables et les « renforcements négatifs » que sont la douleur, l’échec, la peine.
Notre respiration, elle, n’a pas besoin de biofeedback puisque nous pouvons en prendre le contrôle consciemment. Mais les ondes de notre cerveau, le degré exact de relâchement de nos muscles par exemple, sont normalement imperceptibles.
C’est le biofeedback appliqué aux ondes cérébrales, notamment les ondes alpha, qui suscite les plus vives controverses.
Les ondes cérébrales
l’E.E.G. (électroencéphalogramme) mesure donc l’activité électrique du cerveau.
Le premier phénomène mis en valeur est l’onde alpha. Cette onde, d’une fréquence de 8 à 14 cycles par seconde (hertz) en moyenne, a une amplitude de l’ordre de 100 microvolts. Il correspond à un état situé « entre la veille et le sommeil », de repos sensoriel et mental généralement total, les neurones étant en parfaite synchronisation.
Entre-temps, on découvre les ondes « bêta » de fréquence plus grande (> 14 hertz) et d’amplitude plus faible (10 à 50 microvolts).
Elles correspondent à un état de vigilance, d’attention et de concentration tourné vers l’extérieur, alors que l’alpha correspond plutôt à une intériorisation de la conscience. Les progrès de l’électroencéphalographie
(E.E.G.) permirent de mettre en valeur par la suite d’autres rythmes :
– les ondes thêta (de 4 à 7 hertz, 200 microvolts) qui correspondent à certaines phases du sommeil ou à des états émotifs,
– les ondes delta (3 hertz ou moins, amplitude de 200 microvolts à 1 millivolt). Elles caractérisent le sommeil ou un état grave, tel que tumeur ou approche de la mort.

Cependant, depuis quelques années, un rythme cérébral retient tout particulièrement l’attention : le rythme alpha.
Le mystère des Ondes Alpha
Tous les bons télépathes se préparent psychologiquement en se mettant dans un état « entièrement détendu mais attentif », d’ « attention détendue », « de concentration sur un seul point d’inexistence » qui se caractérise… par un rythme alpha régulier.
Les initiés dansent pieds nus sur les braises ardentes. La télé encéphalographie montre pendant ce prodige l’inébranlable permanence du rythme alpha.
Les Yogis qui supportent le froid et font fondre la neige, nus sur les sommets de l’Himalaya, sont en alpha.
Les électrodes posées sur le crâne reflètent seulement l’activité du néocortex. On sait très peu de choses sur l’activité des couches profondes de notre cerveau, car elles ne sont accessibles que par la neurochirurgie. Il est probable que l’alpha est le signe d’une non-activité du néo-cortex, au profit du rhinencéphale et des zones archaïques.
Si les P.E.S. siègent dans ces parties primitives, il n’est pas étonnant que se mettre en alpha soit une condition sine qua non pour révéler des pouvoirs.
L’un des reproches adressés à l’apprentissage du rythme alpha par biofeedback est : « L’alpha n’engendre pas la relaxation, comme le clament les vendeurs d’appareils, mais l’inverse : c’est la relaxation qui engendre l’alpha. »
Comment faire pour produire de l'Alpha ?
Rien de plus simple : regardez dans le vague, asseyez-vous tranquillement en ne pensant à rien, et vous augmenterez votre alpha. Vous pouvez aussi apprendre la relaxation ou vous mettre au niveau « sophroliminal ».
Un autre moyen : lever les yeux aussi haut que possible en se concentrant sur un point situé au milieu du front.
Répéter le même mot inlassablement, le même rythme, le même bruit, finissent aussi par produire des ondes alpha grâce au phénomène de l’habituation :
Lorsqu’un bruit ou une sensation soudaine surviennent, il y a « réaction d’arrêt » à I’E.E.G. : l’alpha s’arrête brusquement pour laisser place au bêta ; puis l’alpha reparaît lentement. Plus ce stimulus est régulier, plus vite se produit l’habituation, plus vite l’alpha se poursuit imperturbablement, sans réaction d’arrêt. Le mantra, le métronome, le tambour provoquent cette habituation accompagnée d’alpha.
Le yoga, le zen, l’occultisme sont des sources quasi inépuisables : se concentrer en un point de son corps ou sur un mandala, faire le vide dans son esprit, adopter un certain rythme de respiration ; ressasser le « koan », question sans réponse, fixer un tarot, la musique classique baroque selon Kevin Trudeau… sont tous des procédés alphagènes.
Lorsque l’expérience est finie, faire très attention à ce qu’on appelle en sophrologie, la « désophronisation ».
« Il importe de prendre autant de soins à ramener le sujet de l’état subjectif à la vie objective qu’on en a pris pour le mettre en état de concentration, sous peine de provoquer des fatigues, vertiges et malaises dus à la circulation imparfaite de la vie fluidique et nerveuse, surtout lorsque le sujet est sensible et très imaginatif ou s’est développé sans guide. »
Source : La dynamique mentale de Christian Godefroy